La rentrée scolaire marque souvent un tournant dans le rythme familial. Pour les enfants, en particulier ceux et celles qui sont autistes ou neurodivergent·es, cette période peut être source de stress, de désorganisation et d’émotions intenses. Les transitions, même les plus petites, deviennent de grands défis. Pour les parents, la rentrée signifie la fin des vacances, le retour au travail, la gestion des responsabilités, l’organisation familiale et, surtout, l’adaptation de soi — souvent mise de côté pour répondre aux besoins de toute la famille. Cet article aborde les enjeux liés aux transitions du quotidien, les défis qu’elles représentent, et propose des pistes concrètes pour les vivre avec plus de douceur.
Les transitions du quotidien, aussi appelées micros-transitions, sont ces petits passages d’une activité à une autre : se laver les mains avant le repas, passer du jeu à la préparation du sac d’école, aller se coucher après une histoire. Bien que fréquents et parfois perçus comme anodins, ces moments demandent à l’enfant un changement de rythme, une adaptation cognitive et une régulation émotionnelle. Pour les enfants autistes ou ayant des particularités neurodéveloppementales, ces ajustements peuvent être particulièrement complexes, surtout lorsque l’expression verbale est limitée.
Prendre le temps d’instaurer des outils adaptés aux besoins uniques de chaque enfant, et mettre en place des routines et des repères rassurants peut grandement faciliter ces transitions. Cela leur permet d’aborder ces étapes avec plus de douceur, de sécurité et de disponibilité émotionnelle.
L’effort investi par les parents dans cette adaptation est souvent très exigeant, mais il peut réduire significativement la détresse émotionnelle ou les surcharges sensorielles vécues par l’enfant. En retour, cela favorise un climat familial plus apaisé, où chacun·e peut profiter pleinement des moments partagés, dans un quotidien plus fluide et plus serein.
L’environnement dans lequel nous évoluons joue également un rôle fondamental. Un espace organisé, apaisant et adapté aux besoins de chacun·e peut transformer les routines du matin et du soir en moments plus doux et plus efficaces. L’environnement physique influence directement notre énergie et celle de nos enfants. Il est donc essentiel de réfléchir à la manière dont il peut soutenir les transitions, plutôt que les compliquer.
Pour faciliter les transitions, plusieurs stratégies peuvent être mises en place :
Préparer des repères visuels ou verbaux
Annoncer à l’avance qu’un changement va survenir, utiliser un sablier, une minuterie ou une image permet à l’enfant d’anticiper et de se préparer mentalement.
Nommer l’émotion liée au changement
Reconnaître que l’enfant est déçu·e de devoir arrêter une activité, par exemple, permet de valider son ressenti et de l’accompagner avec empathie.
Utiliser des rituels
Une chanson, un geste ou un mot-clé qui annonce le changement peut faciliter la transition, y amener légèreté et plaisir, tout en créant une routine rassurante et prévisible.
Offrir des choix
Lorsque c’est possible, proposer des alternatives donne à l’enfant un sentiment de contrôle sur la situation, ce qui peut diminuer la résistance.
Les routines visuelles sont un outil concret et accessible pour accompagner les enfants dans les transitions. Elles permettent de structurer les étapes d’une activité, de rendre les attentes claires et de soutenir l’autonomie. Pour les mettre en place, il est recommandé de préparer le matériel requis, d’annoncer la transition imminente, de s’assurer de la compréhension de l’enfant, de suivre chaque étape, de l’encourager et de le soutenir tout au long du processus, puis de réfléchir à ce qui a fonctionné et d’apporter des ajustements si nécessaire.
Nous entamons maintenant le mois d’octobre, et le rythme s’installe peu à peu. Pour les familles neurodivergentes, cette période peut demeurer intense. Les transitions, les imprévus, les ajustements sensoriels et les nouvelles routines demandent beaucoup d’énergie et de flexibilité. Chaque famille vit cette période différemment : certaines trouvent leur rythme, d’autres cherchent encore des solutions, et beaucoup s’ajustent petit à petit. Il est important de se rappeler que chaque petit pas compte, et que la bienveillance envers soi-même est aussi essentielle que celle que l’on offre à nos enfants.
Accompagner les transitions du quotidien, c’est avant tout reconnaître leur importance, comprendre les émotions qu’elles suscitent, et mettre en place des outils concrets pour les vivre avec plus de sérénité. C’est aussi accepter que l’adaptation prenne du temps, et que c’est à travers la relation, la sécurité émotionnelle et la confiance que l’insécurité peut s’apaiser. Vous faites déjà de votre mieux, et c’est très bien ainsi.
Ressource complémentaire
Je vous partage, sur mon site web, des visuels qui incluent des exemples qui peuvent vous outiller et vous guider si vous souhaitez élaborer certains outils dans votre milieu familial.
Cet article a été rédigé par Louanne Desbiens. Pour en savoir plus sur les services et les ressources offerts, veuillez communiquer avec Services atypiques ou consultez le site web :
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